dimanche 25 juillet 2021

Mais quand reverrais-je ?

 

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,

Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,   
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
voir le troupeau passer, et en quelle saison   
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît les murs de ces humbles tombeaux,
Que des tours de bureaux le front audacieux,                    
Plus que le crépi rose me plaît le quartz et les salines:

Plus ma Linta sudiste, qu'un fleuve parisien,
Plus le roc au bord de l'eau, qu'un beau sommet lorrain,            
Et plus qu'un verre de vin la le sourire enfantin.

dimanche 11 juillet 2021

Allez aux périphéries

 

Allez au périphéries



PERIPHERIE ce qui est apporté autour, et donc pas au centre. Un mot redécouvert avec le point de vue du pape François. Ce dernier ajoute tout de même un adjectif « existentiel » qui permet de mieux cerner l’objet ainsi visé. Toutes les périphéries existentielles sont des lieux où les humains n’ont pas les mêmes moyens que les gens du centre, ceux qui peuvent facilement faire car tout est à portée. Périphéries sociales, économiques, psychologiques, urbaines, rurales, etc. L’observateur en périphérie regarde le centre et ce qu’il y a autour de sa périphérie plus concrètement que l’habitant du centre, qui pour voyager a besoin d’une raison, d’un concept, d’une idée. La périphérie renvoie donc à une singularité, un relief, un angle, un coin d’humanité enraciné quelque part concrètement, en recherche de liberté, de communion, de paix. Le missionnaire en périphérie est un petit humain qui vient souvent du centre et qui avant de donner les moyens de faire rejoindre le centre doit d’abord perdre ses moyens par la voie de l’étonnement de la disponibilité à la rencontre à ce que la culture du centre n’offre pas ou plus. Et quand le cœur est bien imbibé de ce sang neuf résultant de l’étonnante hospitalité de ceux d’ailleurs, il peut revenir à la maison mais pas comme avant. Un morceau de chair est resté accroché là-bas dans le verger des mains ouvertes. Et il apporte une tranche de vie comme un fruit du voyage à ceux du centre en attente de nouveauté. C’était le Pape argentin qui débarque à Rome par exemple. Et quel effet sur l’Eglise Catholique ! Mais la saveur de simplicité est restée dans la bouche du visiteur importun. Et il ne peut s’en défaire sans repartir à nouveau. Il ne le sait pas encore, mais il devient un pont, de rencontre en rencontre la périphérie devient une déviation puis une route et enfin un boulevard pour le peuple joyeux. Situation semblable au retour des juifs à Jérusalem. Ils étaient des intellectuels exilés. Ils ont profité d’être en périphérie babylonienne pour écrire leur histoire et chanter la nostalgie d’une Jérusalem qui dépasse le temps et l’histoire même des juifs eux-même. C’est dans la diaspora que Dieu est devenu le refuge, le bouclier. Et l’occasion de remonter à la Capitale donna les plus beaux chants d’espoirs du psautier. Mais, oui quelle joie quand on m’a dit nous irons à la maison du Seigneur, la maison ! rentre chez toi, ta foi t’a sauvé ! Retrouve les tiens mais pas la vie d’avant ! Avant c’était bien dit-on si souvent, la vie d’avant était si agréable avant d’avoir été envoyé de gré ou de force vers une périphérie. Il y a des quartiers où on ne fait que passer en se disant « pourvu que je ne tombe pas en panne dans cet endroit mal famé ». Et d’autres où l’on s’arrête comme un touriste. D’autres encore où on va vivre chez l’habitant même pour une nuit et là ce sera certainement décisif. On a été dans la périphérie parce que la première périphérie est dans la chambre d’à côté. La périphérie n’est pas une question de géographie car dans bien des familles la périphérie est au centre de l’existence : cet enfant avec un handicap, cette feuille de salaire qui ne vient pas, cette catastrophe naturelle ravageant le champ, cette épidémie qui me clou chez moi. Chez moi ? Évidement je me rends compte que je ne suis plus vraiment chez moi quand on me force à y rester.

Comment m'aider pour que des enfants aillent à l'école et donne à Madagascar de nouveaux espoirs ?

Maintenant que je suis en France, je ne stoppe pas mon action  pour les enfants de la Grande Île à avoir un accès à une éducation de qualité...