L’heure d’un rendez-vous, le temps d’une réunion,
l’objectif d’une rencontre, etc. Tout cela peut paraître normal et légitime
pour celui qui veut bien diriger un projet. C’est aussi normal pour la culture
dont je suis issue. Pas forcément ici. Pourquoi j’écris ces lignes ? Parce
que j’ai cherché à me dégoter un apostolat en dehors des cours au collège qui
soit viable, régulier et qui me donne une belle occasion de m’engager dans la
pastorale locale. Ayant eu la chance de pouvoir intégrer un groupe de chorale
pour la fête de paroisse (cf article ci-dessus), je ne peux pas dire que cela
va durer. Hors-mis la barrière de la langue c’est la manière de communiquer
l’information qui m’échappe. Il faut avoir l’art de comprendre le bon lieu et
le bon moment même si on pense avoir clairement compris. Des fois j’arrive une
heure à l’avance alors que j’ai bien entendu, une autre fois on me reproche mon
absence parce que personne ne m’a prévenu… Du coup, il faut être candide comme la colombe pour ne pas
s’énerver pour rien et en même temps rusé
comme le serpent (Mt 10, 6) et saisir le bon moment pour se faufiler. En bref, il ne
faut pas s’en faire de « rater un truc » parce qu’on ne pouvait pas
vraiment savoir. D’un autre côté, il ne faut pas se fermer la porte à une
possibilité d’avancer d’un côté ou de l’autre sachant bien que rien ne peut
être stable surtout en un an, surtout dans un pays si différent du miens. Au
terme de cet article, le seul enseignement qui se révèle être vrai est le
suivant : sois disponible et participe à ta mesure. A l’impossible nul n’est
tenu mais rien n’est impossible à Dieu… Bref, la liberté quoi.
samedi 22 février 2020
mercredi 12 février 2020
Entrer dans la culture
Comment
entrer dans le cœur d’une culture sans être initié ni même avoir lu beaucoup de
livres sur le sujet ? Je pose la question parce que ce n’est pas trop mon
genre d’étudier une culture avant de
l’avoir rencontré dans des personnes « en vrai ». J’ai bien sûr fait
l’effort syndical d’apprendre les bases de la langue, un peu d’histoire et de
géographie avant de me lancer dans le grand bain de la mission. Ces choses-là
sont négligeables devant l’expérience et l’exercice quotidien d’aller vers. Et ce n’est pas tous les
jours facile car j’ai des habitudes de chez moi où la rencontre se prévoit, se
programme et se termine à l’heure prévue. Alors pour changer du bonjour au
revoir quotidien, j’ai saisi l’occasion de la fête paroissiale pour me mettre à
la chorale et à la danse. Ma voix fluette n’est pas vraiment adaptée à ces voix
puissantes et profondes qui chantent la gloire de Dieu sans compter les
décibels. Je vibre avec et je fais mon possible pour suivre car, évidemment, je
ne comprends pas un mot sur trente à ce que je chante. Peu m’importe parce que
je sais une seule chose : je chante pour la gloire de Dieu ! Et c’est
bien ce dernier (qui est aussi premier à certaines occasions) qui nous
rassemble pour la louange quel que soit le peuple ou la nation. « Chantez
Dieu tous les peuples » (psaumes). Okay
je prends le verset à la lettre et je me lance. La veille j’apprends qu’on
doit en plus danser sur les chants qu’on porte dans le chœur de l’église (et
notre cœur cela va de soi). Let’s
go ! Une petite heure de sufit à quelques heures du gala évangélique qui se prépare. Le résultat ?
Un tonnerre d’applaudissement pour le vazaha qui se dandine maladroitement mais
avec sincérité au rythme des sonorités malagasy locale (mahafaly). Retenez une
seule chose de tout ce que je viens d’écrire. Le meilleur chemin pour vivre la
culture au-dedans et au dehors c’est le chemin des sens, de l’art et de la
beauté. Je comprends mieux maintenant pourquoi « la beauté doit sauver le
monde ». Parce qu’elle nous relie sur l’Essentiel, le Beau et le Vrai par
excellence. N’est-ce pas le jeune David qui dansait fou de joie autour de
l’arche pour exprimer son allégresse d’être sauvé ? N’étais-ce pas le même
David qui composait au son de la cithare des versets que nous chantons toujours
aujourd’hui pour nous rapprocher de Celui qui rassemble tous les hommes et
femmes dans la louange et l’action de grâce ?
Coïncidence : la liturgie d’aujourd’hui propose
une parole de Ben Sira résumant la vie de David avec ces mots : « De tout son cœur, il a chanté les
psaumes, il a aimé son Créateur. Devant l’autel, il a placé des chantres et
leur voix rendit les mélodies les plus douces ; chaque jour ils loueront
Dieu par leurs chants… » (Ben Sira, 47, 8-9).
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