samedi 22 février 2020

Même avec la bonne volonté...


L’heure d’un rendez-vous, le temps d’une réunion, l’objectif d’une rencontre, etc. Tout cela peut paraître normal et légitime pour celui qui veut bien diriger un projet. C’est aussi normal pour la culture dont je suis issue. Pas forcément ici. Pourquoi j’écris ces lignes ? Parce que j’ai cherché à me dégoter un apostolat en dehors des cours au collège qui soit viable, régulier et qui me donne une belle occasion de m’engager dans la pastorale locale. Ayant eu la chance de pouvoir intégrer un groupe de chorale pour la fête de paroisse (cf article ci-dessus), je ne peux pas dire que cela va durer. Hors-mis la barrière de la langue c’est la manière de communiquer l’information qui m’échappe. Il faut avoir l’art de comprendre le bon lieu et le bon moment même si on pense avoir clairement compris. Des fois j’arrive une heure à l’avance alors que j’ai bien entendu, une autre fois on me reproche mon absence parce que personne ne m’a prévenu… Du coup, il faut être candide comme la colombe pour ne pas s’énerver pour rien et en même temps rusé comme le serpent (Mt 10, 6) et saisir le bon moment pour se faufiler. En bref, il ne faut pas s’en faire de « rater un truc » parce qu’on ne pouvait pas vraiment savoir. D’un autre côté, il ne faut pas se fermer la porte à une possibilité d’avancer d’un côté ou de l’autre sachant bien que rien ne peut être stable surtout en un an, surtout dans un pays si différent du miens. Au terme de cet article, le seul enseignement qui se révèle être vrai est le suivant : sois disponible et participe à ta mesure. A l’impossible nul n’est tenu mais rien n’est impossible à Dieu… Bref, la liberté quoi.

mercredi 12 février 2020

Entrer dans la culture


Comment entrer dans le cœur d’une culture sans être initié ni même avoir lu beaucoup de livres sur le sujet ? Je pose la question parce que ce n’est pas trop mon genre d’étudier une culture avant de l’avoir rencontré dans des personnes « en vrai ». J’ai bien sûr fait l’effort syndical d’apprendre les bases de la langue, un peu d’histoire et de géographie avant de me lancer dans le grand bain de la mission. Ces choses-là sont négligeables devant l’expérience et l’exercice quotidien d’aller vers. Et ce n’est pas tous les jours facile car j’ai des habitudes de chez moi où la rencontre se prévoit, se programme et se termine à l’heure prévue. Alors pour changer du bonjour au revoir quotidien, j’ai saisi l’occasion de la fête paroissiale pour me mettre à la chorale et à la danse. Ma voix fluette n’est pas vraiment adaptée à ces voix puissantes et profondes qui chantent la gloire de Dieu sans compter les décibels. Je vibre avec et je fais mon possible pour suivre car, évidemment, je ne comprends pas un mot sur trente à ce que je chante. Peu m’importe parce que je sais une seule chose : je chante pour la gloire de Dieu ! Et c’est bien ce dernier (qui est aussi premier à certaines occasions) qui nous rassemble pour la louange quel que soit le peuple ou la nation. « Chantez Dieu tous les peuples » (psaumes). Okay je prends le verset à la lettre et je me lance. La veille j’apprends qu’on doit en plus danser sur les chants qu’on porte dans le chœur de l’église (et notre cœur cela va de soi). Let’s go ! Une petite heure de sufit à quelques heures du gala évangélique qui se prépare. Le résultat ? Un tonnerre d’applaudissement pour le vazaha qui se dandine maladroitement mais avec sincérité au rythme des sonorités malagasy locale (mahafaly). Retenez une seule chose de tout ce que je viens d’écrire. Le meilleur chemin pour vivre la culture au-dedans et au dehors c’est le chemin des sens, de l’art et de la beauté. Je comprends mieux maintenant pourquoi « la beauté doit sauver le monde ». Parce qu’elle nous relie sur l’Essentiel, le Beau et le Vrai par excellence. N’est-ce pas le jeune David qui dansait fou de joie autour de l’arche pour exprimer son allégresse d’être sauvé ? N’étais-ce pas le même David qui composait au son de la cithare des versets que nous chantons toujours aujourd’hui pour nous rapprocher de Celui qui rassemble tous les hommes et femmes dans la louange et l’action de grâce ?
Coïncidence : la liturgie d’aujourd’hui propose une parole de Ben Sira résumant la vie de David avec ces mots : « De tout son cœur, il a chanté les psaumes, il a aimé son Créateur. Devant l’autel, il a placé des chantres et leur voix rendit les mélodies les plus douces ; chaque jour ils loueront Dieu par leurs chants… » (Ben Sira, 47, 8-9).

Comment m'aider pour que des enfants aillent à l'école et donne à Madagascar de nouveaux espoirs ?

Maintenant que je suis en France, je ne stoppe pas mon action  pour les enfants de la Grande Île à avoir un accès à une éducation de qualité...