mercredi 12 février 2020

Entrer dans la culture


Comment entrer dans le cœur d’une culture sans être initié ni même avoir lu beaucoup de livres sur le sujet ? Je pose la question parce que ce n’est pas trop mon genre d’étudier une culture avant de l’avoir rencontré dans des personnes « en vrai ». J’ai bien sûr fait l’effort syndical d’apprendre les bases de la langue, un peu d’histoire et de géographie avant de me lancer dans le grand bain de la mission. Ces choses-là sont négligeables devant l’expérience et l’exercice quotidien d’aller vers. Et ce n’est pas tous les jours facile car j’ai des habitudes de chez moi où la rencontre se prévoit, se programme et se termine à l’heure prévue. Alors pour changer du bonjour au revoir quotidien, j’ai saisi l’occasion de la fête paroissiale pour me mettre à la chorale et à la danse. Ma voix fluette n’est pas vraiment adaptée à ces voix puissantes et profondes qui chantent la gloire de Dieu sans compter les décibels. Je vibre avec et je fais mon possible pour suivre car, évidemment, je ne comprends pas un mot sur trente à ce que je chante. Peu m’importe parce que je sais une seule chose : je chante pour la gloire de Dieu ! Et c’est bien ce dernier (qui est aussi premier à certaines occasions) qui nous rassemble pour la louange quel que soit le peuple ou la nation. « Chantez Dieu tous les peuples » (psaumes). Okay je prends le verset à la lettre et je me lance. La veille j’apprends qu’on doit en plus danser sur les chants qu’on porte dans le chœur de l’église (et notre cœur cela va de soi). Let’s go ! Une petite heure de sufit à quelques heures du gala évangélique qui se prépare. Le résultat ? Un tonnerre d’applaudissement pour le vazaha qui se dandine maladroitement mais avec sincérité au rythme des sonorités malagasy locale (mahafaly). Retenez une seule chose de tout ce que je viens d’écrire. Le meilleur chemin pour vivre la culture au-dedans et au dehors c’est le chemin des sens, de l’art et de la beauté. Je comprends mieux maintenant pourquoi « la beauté doit sauver le monde ». Parce qu’elle nous relie sur l’Essentiel, le Beau et le Vrai par excellence. N’est-ce pas le jeune David qui dansait fou de joie autour de l’arche pour exprimer son allégresse d’être sauvé ? N’étais-ce pas le même David qui composait au son de la cithare des versets que nous chantons toujours aujourd’hui pour nous rapprocher de Celui qui rassemble tous les hommes et femmes dans la louange et l’action de grâce ?
Coïncidence : la liturgie d’aujourd’hui propose une parole de Ben Sira résumant la vie de David avec ces mots : « De tout son cœur, il a chanté les psaumes, il a aimé son Créateur. Devant l’autel, il a placé des chantres et leur voix rendit les mélodies les plus douces ; chaque jour ils loueront Dieu par leurs chants… » (Ben Sira, 47, 8-9).

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