mercredi 9 octobre 2019

Akamasoa, la ville sortie de nulle part

Ce matin,

Je reviens tout ému et étourdis de ma visite du lieu dit "Akamasoa". Je crois que je n'ai jamais vu un lieu pareil. D'autant plus que ce jour là, la première personne rencontrée était le père Pedro en personne ! Qui est-t-il ? Un prêtre argentin présent sur l'île depuis cinquante ans. à la suite d'une nomination à Tananarive par les supérieurs de sa congrégation lazariste, il est un jour bouleversé par les familles qui vivent dans les ordures de la ville. Cela n'est pas supportable et il décide d'agir. Son passé en argentine l'avait bien préparé à cette présence au milieu des pauvres pour suivre le Christ pauvre. Aujourd'hui, c'est à dire trente ans après cette expérience, nous avons parcouru sur le scooter du Père Lucien, assomptionniste à Tana, la circulaire, dite du Pape François. En effet, un chemin avait été aménagé pour la venue du Pape au début du mois de septembre. Même si je n'ai pas pu vivre cette visite exceptionnelle, j'ai pu ressentir l'esprit de ce qui est vécu en ce lieu. Par exemple, au passage de notre petit scooter tout le monde nous salue gentiment avec les "Salama ê !". Des jeunes et des vieux qui vivent ensemble, des maisons construites par les familles pleins de couleurs et d'une singularité malgache étonnante. Pas de déchet dans les rues ! un petit miracle pour cette ville où la pollution est tres visible. Nous arrivons enfin dans un autre espace surprenant : des carrières de pierres pleines de travailleurs et travailleuses qui gagnent leur vie à coup de marteau et de sueur. Or, j'ai pu parler avec certains ouvriers et habitants et malgré la rudesse de la tâche, ils ne communiquent pas la pitié mais l'espoir de vivre mieux dès aujourd'hui. L’intuition du Père Pedro à largement été dépassée par l'investissement personnel et collectif des habitants d'Akamasoa synonyme d'amitié en malgache. Au terme de notre passage, je reviens presque les larmes aux yeux. Mais cela ne doit pas en rester aux sentiments. Tout ici est à vivre. Cela me fait penser à une de nos oeuvres en région parisienne qui accueille ceux qui viennent de loin. Ici le village des amis, là-bas la paroisse fluviale Je sers. Le point commun ? On part de rien, on reste avec les gens, on passe à l'action, et la prière trouve alors son sens et sa force parce qu'elle n'est pas restée à l'intérieur mais qu'elle s'est exposée à l'épreuve de la fraternité. La chance de l'esprit de l'Assomption c'est de déployer toute la liberté pour donner au Royaume de Dieu un avenir et un présent. J'espère, à l'instar de ces témoignages de sortie de soi, me mettre davantage en marche pour que ce qui était poubelle, devienne village. Bref, une vraie parabole de type écologique pour notre siècle !
Le Père Pedro se prête facilement au jeu de la photo

maisons construites par les habitants

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